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    Odanak : le collège des Premières Nations


     

    22 Novembre 2011

    Après 10 ans d’efforts, le premier cégep adapté à la réalité autochtone vient d’ouvrir ses portes à Odanak, près de Trois-Rivières. Visite guidée.

    Sur les murs de Kiuna (« à nous », en langue abénaquise), un long bâtiment tout neuf d'un étage, on ne trouve pas de mocassins suspendus ni de capteurs de rêves. Les dirigeants de l'Institution postsecondaire des Premières Nations (IPPN) - baptisée Kiuna pour favoriser le sentiment d'appartenance - les ont laissés volontairement libres de toute décoration, pour que les élèves s'approprient l'établissement.

    C'est la première fois au Québec qu'un cégep offre un programme entièrement adapté à la réalité autochtone : « Sciences humaines - Premières Nations », une formation de deux ans offerte en anglais et en français et menant à l'obtention d'un DEC général. Un premier groupe, d'une trentaine d'élèves, a entrepris ses études à la fin août dans la petite réserve abénaquise d'Odanak, à une cinquantaine de kilomètres de Trois-Rivières. Mais l'idée, elle, mûrit déjà depuis une dizaine d'années dans la tête des responsables !

    « Un peuple crée ses propres institutions en partie parce que le fait de se mettre ensemble et de prêter une attention particulière à sa culture, à sa propre identité, permet d'être mieux équipé pour faire partie du monde », explique Lise Bastien, directrice du Conseil en Éducation des Premières Nations et une des personnes à l'origine du concept. Ensemble, ajoute-t-elle, « on se sent bien moins minoritaire et misérable ».

    Dans les années 1970, Lise Bastien a étudié au collège Manitou, dans les Laurentides, un établissement parrainé par le fédéral d'où ont émergé de nouveaux leaders autochtones - dont Ghislain Picard, chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. La naissance de cette élite revendicatrice expliquerait d'ailleurs, selon certains, que les autorités publiques aient fermé le collège après deux ans, en 1976, officiellement à cause du manque de fonds.

    À Kiuna, des Innus, des Attikameks, des Hurons, des Mohawks de partout au Québec - d'aussi loin qu'un village près de Blanc-Sablon - viennent en apprendre davantage sur leur héritage et les réalités autoch­tones. Les cours d'histoire mettent en valeur les événements marquants tels que vus par les Premières Nations, et non par des colons venus d'ailleurs. Des exemples concrets d'entreprises autochtones démontreront aux étudiants qu'être amérindien ne rime pas toujours avec dépendance, chômage, sous-emploi. Quant aux cours de littérature, ils nourriront l'imaginaire autoch­tone et transporteront les étudiants jusqu'aux grandes plaines parcourues par les Sioux.

     

    source de l'article : http://www.lactualite.com/societe/education/odanak-le-college-des-premieres-nations


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