• Caledonia

    L'ONU appelée à la rescousse

    Manifestation à Caledonia

    Manifestation à Caledonia

    Les autochtones de la réserve des Six Nations demandent la médiation des Nations unies (ONU) dans le conflit qui les oppose aux gouvernements fédéral et provincial au sujet du chantier immobilier de Caledonia, près de Hamilton, en Ontario.

    Selon le Hamilton Spectator, une représentante autochtone, Doreen Silversmith, est à Genève, en Suisse, où elle a rencontré des membres du Comité des Nations unies pour les droits économiques, sociaux et culturels.

    La femme, qui est une ancienne résidente de la réserve, a lu une déclaration au sujet des revendications territoriales au nom du Clan des mères, considéré comme le gardien des terres dans la confédération des Six Nations. Elle a déclaré que les autochtones avaient besoin d'un médiateur impartial au niveau international pour superviser les négociations.

    Une douzaine de membres de la communauté autochtone des Six Nations occupent, depuis le 28 février dernier, le chantier de construction de Douglas Creek Estates sur le territoire de Caledonia, dans le sud-est de l'Ontario, qu'ils revendiquent en vertu d'un traité de 1784. Ils s'opposent à un projet de développement immobilier prévu sur ces terres, que le promoteur affirme avoir acquis légalement.

    Mme Silversmith a affirmé que son peuple se trouve « dans une situation grave et explosive engendrée par les pratiques irresponsables et génocidaires de la corporation que vous appelez Canada. »

    Elle a également dit que l'intervention de la police provinciale, le 20 avril, n'a pas réussi à expulser les protestataires autochtones, qui occupent le chantier. La femme, dont le neveu a été atteint par un pistolet paralysant Taser lors de l'événement, a souligné que les policiers avaient aspergé des protestants au poivre de cayenne. « Une femme a également été battue et un homme a été projeté vers le sol pour avoir tenté de parler aux policiers », a-t-elle dit.

    Mme Silversmith passera le reste de la semaine à solliciter l'appui de chaque membre individuel du comité.

    Aide aux entreprises

    Par ailleurs, l'Ontario versera 100 000 $ aux entreprises touchées par le barrage routier des autochtones, ainsi qu'une aide d'urgence aux propriétaires du chantier de construction. La compagnie Henco, qui se dit acculée à la faillite, a notamment reçu une somme non spécifiée.

    Ottawa et Queen's Park doivent nommer cette semaine des représentants du fédéral et de la province pour trouver des solutions à long terme.

    L'Ontario fait appel à l'ancien premier ministre libéral David Peterson pour trouver des solutions à court terme.


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  • Le gouvernement ontarien, qui fait face à un évident blocage dans ses négociations avec les dirigeants autochtones de Caledonia, a nommé l'ancien premier ministre libéral David Peterson au poste de représentant provincial.

    En choisissant un homme jouissant d'une excellente réputation auprès des autochtones en raison de son rôle, par le passé, de médiateur dans un autre conflit, le gouvernement McGuinty tente apparemment de hâter un règlement pacifique.

    En effet, voilà maintenant deux mois que les autochtones des Six Nations occupent illégalement un terrain qu'ils revendiquent en vertu d'un ancien traité et, jusqu'ici, bien peu de progrès ont été réalisés par les négociateurs gouvernementaux.

    David Peterson

    David Peterson

    Le ministre délégué aux affaires autochtones, David Ramsay, estime que l'intervention de M. Peterson, chargé de ramener le calme dans la localité, devrait très certainement permettre aux autres négociateurs provinciaux de se pencher sur le coeur même du litige.

    David Peterson prendra connaissance du dossier dès dimanche et devrait se rendre dans la localité de Caledonia, dans le sud de la province, cette même journée.


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  • Les autochtones devant les Nations uni

    Le drapeau mohawk a été hissé à Caledonia, en Ontario.

    Une ambassadrice des autochtones des Six Nations, au centre d'un conflit territorial avec un promoteur immobilier et le gouvernement ontarien, se rend à Genève pour défendre le point de vue de sa communauté.

    Le Clan des mères, considéré comme le gardien des terres dans la confédération des Six Nations, a préparé une déclaration au sujet des revendications territoriales en jeu.

    Mme Doreen Silversmith, une ancienne résidente de la réserve, lira cette déclaration la semaine prochaine devant le comité des Droits économiques, sociaux et culturels de l'ONU, à Genève. Elle quitte le pays aujourd'hui.

    Caledonia, Ont.

    Photo: PC/Nathan Denette

    Les autochtones de cette communauté occupent depuis deux mois un terrain qu'ils revendiquent comme étant leur propriété en vertu d'un traité du 18e siècle.

    Ils s'opposent à un projet de développement immobilier prévu sur ces terres, que le promoteur affirme pour sa part avoir acquis légalement. Les négociations se poursuivent entre les autochtones et le gouvernement ontarien.

    Nouvelles manifestations en vue

    La police provinciale ontarienne a demandé à des commerçants de Caledonia de fermer leurs portes à 17 h 30.

    Le corps policier n'a pas précisé les raisons de cette demande. On rapporte toutefois que la communauté non autochtone de Caledonia se prépare à manifester une nouvelle fois, vers 19 h vendredi, pour réclamer le démantèlement des barricades.

    Lundi, une telle manifestation avait vu quelque 500 résidents se rassembler devant les barricades. Des insultes avaient été échangées.

    Une centaine de policiers avaient dû intervenir pour calmer la foule et l'empêcher de s'approcher trop près de la barricade érigée par les autochtones. Un homme avait été arrêté.




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  • La crise de Caledonia : un deuxième Oka?
    Bernard Cleary
    L'auteur est le premier Indien du Québec à siéger à la Chambre des Communes, ex-député du Bloc Québécois et porte-parole du dossier autochtone. Il a été négociateur pour les Premiers peuples.

    La présente crise autochtone de Caledonia, en Ontario, qui a débuté le 28 février 2006 par une manifestation de «blocage de route», ressemble étrangement au début des événements d’Oka. Elle nous ramène à la case départ, en 1990, parce que le gouvernement du Canada ne s’est jamais attaqué aux maux véritables. Il a simplement maquillé la crise pour la rendre acceptable en mettant le couvercle sur la marmite et en la renvoyant à des politiciens d’une autre époque.
    Elle n’est que la pointe de l’iceberg d’un problème fondamental dénoncé sévèrement par le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones du Canada, en 1996, comme suite des événements d’Oka. La fatalité a fait en sorte que ce soit encore le Parti conservateur qui soit au pouvoir.
    «Une étude attentive de l’histoire de notre pays montre que le Canada s’est construit à partir d’une série d’ententes avec les peuples autochtones – ententes que ce pays n’a jamais pleinement honorées. Les traités entre les gouvernements autochtones et non autochtones étaient des ententes pour le partage des terres. Ces traités ont été remplacés par des politiques destinées à chasser les autochtones de leurs terres ancestrales, à anéantir les nations autochtones et leurs gouvernements, à miner les cultures autochtones et à étouffer l’identité autochtone».
    Selon les commissaires, il est temps de reconnaître cette vérité et de commencer à rétablir la relation entre les peuples en la fondant sur l’honnêteté, le respect mutuel et le partage équitable. Plus encore, les commissaires ont prétendu que le contenu de certaines ententes a été imposé aux peuples autochtones. Ces derniers ne comprenaient même pas les limites que leur imposaient les autorités gouvernementales du Canada, leur fiduciaire...
    Une telle interprétation, si éloignée des uns et des autres, a donné comme résultats que les Mohawk des Six Nations à Caledonia sont convaincus que leurs terres ancestrales sont à eux depuis 1784. De son côté, le gouvernement du Canada affirme que ces terres leur ont été reprises en 1841.
    Les chefs des Nations mohawk et cayuga croient plutôt que leurs terres ancestrales leur ont été louées, il y a deux siècles, pour le passage de la route transcanadienne. D’une façon ou d’une autre, les Indiens n’avaient pas le pouvoir de vendre ces terres ancestrales sans avoir obtenu l’autorisation des membres de la nation par un vote au cours d’une assemblée publique.
    Une telle interprétation est loin d’être dépourvue de bon sens puisque, tel que dénoncée généralement par la Commission royale sur les peuples autochtones du Canada dans son rapport, cette époque première du Canada sous l’empire britannique a été la période de «l’occupation pacifique» et de la signature des fameux traités numérotés. Il fallait libérer ces terres rapidement pour construire la voie ferrée transcanadienne, offrir aux immigrants européens des terres pour la culture afin qu’ils s’établissent à ces endroits et permettent ainsi aux gouvernements de développer ces parties du Canada en s’accaparant de leurs richesses.
    Ce n’est qu’un an plus tard, à l’anniversaire de la publication du rapport de la commission royale que la ministre des Affaires indiennes et du Nord Canada, madame Jane Stuart, a reconnu officiellement, dans une Déclaration de réconciliation, «les effets néfastes des traitements subis par les Autochtones par le passé». Elle l’a fait au nom du gouvernement canadien.
    «En tant que pays, nous sommes hantés par nos actions passées qui ont menées à l’affaiblissement de l’identité des Peuples autochtones, à la disparition de leurs langues et de leurs cultures et à l’interdiction de leurs pratiques spirituelles. Nous devons reconnaître les conséquences de ces actes sur les nations qui ont été fragmentées, perturbées, limitées ou mêmes anéanties par la dépossession de leurs territoires traditionnels, par la localisation des peuples autochtones et par certaines dispositions de la Loi sur les Indiens. Nous devons reconnaître que ces actions ont eu pour effet d’éroder les régimes politiques, économiques et sociaux des peuples et des nations autochtones».
    Pour les commissaires, tels qu'ils l'ont souligné à maintes reprises, sans justice, il ne peut y avoir ni paix, ni harmonie. Ces derniers ont donc recherché, en toute justice, quels sont les fondements réels d'une relation équitable et honorable entre les habitants du Canada. Ils ont d'ailleurs résumé, en quelques mots, leur conclusion essentielle: « [...] c'est une mauvaise ligne de conduite qui a été suivie pendant plus de 150 ans par les gouvernements coloniaux et par les gouvernements canadiens ultérieurs».
    Le gouvernement du Canada en est peu fier, soulignera plus tard la ministre des Affaires indiennes et du Nord du Canada, madame Jane Stewart, dans une Déclaration de réconciliation. Elle ajoutera comme l'ont prétendu les commissaires de la Commission royale, que les politiques d'assimilation des Autochtones n'étaient pas une très bonne idée. Plus encore, tel que le mentionne le rapport, ces «politiques ont miné et presque anéanti les cultures et les identités autochtones».
    Cependant, la Commission royale a livré comme message qu'il s'agissait d'une toute autre histoire. Elle a dégagé une vision totalement différente. La guérison sociale des peuples aborigènes canadiens passe surtout par la recouvrance de leur fierté perdue. Elle doit favoriser le respect de leurs droits ancestraux de Premières Nations et le développement de leur autonomie personnelle et politique, un droit nécessairement inhérent. Enfin, la rétrocession d'une partie importante de leurs terres ances-trales, leurs droits territoriaux, doit fermer la boucle. Ce que prône aussi la Cour suprême du Canada dans ses récents jugements.
    Le gouvernement du Canada serait d'une inconséquence et d'une irresponsabilité immensurables s'il n'utilisait pas les recommandations de la Commission royale, éclairée et indépendante.
    L’effet boomerang des ententes ou des traités numérotés, ou autres, signés(es) avec les Nations autochtones, dans lesquelles les gouvernements du Canada et des provinces ont imposé leurs volontés, sont des mines qui risquent d’exploser en tout temps et faire des victimes. Le passé de tricherie du fiduciaire des Indiens du Canada ne peut que faire surface au fur et à mesure des découvertes comme c’est le cas aujourd’hui. À moins que le fiduciaire des Indiens du Canada suive le plus tôt possible les recommandations de la Commission royale sur les peuples autochtones du Canada et actualise ces ententes et ces traités numérotés par les négociations.
    Le Canada a ainsi ouvert une boîte de pandore.

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  • La foule en colère qui a lancé des invectives à des autochtones qui occupent depuis deux mois un chantier de construction, à Caledonia en Ontario, lundi soir, a été décrite comme un incident isolé mardi par les deux parties au conflit, qui tentaient de restaurer la paix au sein d'une communauté divisée et effrayée.

    Mais malgré les propos rassurants, il était clair mardi que tout ne va pas pour le mieux entre les résidants de Caledonia et leurs voisins autochtones.

    Certains des protestataires qui ont décidé de revendiquer un territoire de 40 hectares dont ils soutiennent avoir été dépossédés illégalement ont évoqué la possibilité de boycotter les entreprises locales. Et les propos controversés de la mairesse n'ont rien fait pour apaiser les tensions.

    Deux protestataires ont vertement reproché à la mairesse du comté de Haldimand, Marie Trainer, d'avoir déclaré en entrevue à CBC que les résidants étaient pénalisés financièrement par l'occupation et qu'ils ne reçoivent pas automatiquement de l'argent à tous les mois.

    «Comment est-ce que mon peuple reçoit de l'argent automatiquement? Comment? Répondez. Répondez!» a lancé le porte-parole autochtone Clyde Powless à la mairesse abasourdie en lui pointant son doigt dans la figure. «Je suis profondément attristé par ce que vous avez dit à propos de mon peuple qui attend un chèque mensuel. Je suis en colère contre vous et je ne veux plus jamais vous adresser la parole.»

    M. Powless est ensuite retourné vers les barricades que les Six Nations ont érigées jeudi dernier sur une route après l'intervention de la police pour tenter de déloger les occupants. La manoeuvre avait échoué lorsque des centaines d'autochtones étaient arrivés en renfort pour soutenir les protestataires.

    Mme Trainer s'est justifiée en disant: «Il fallait qu'ils sachent ce que les gens de Caledonia pensent. Je dois défendre les intérêts de mes gens, tout comme ils défendent leurs intérêts.»

    À Toronto, le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, a appelé les résidants à garder le calme et à faire preuve de patience, parce que les pourparlers pour la levée du blocus de Caledonia et le règlement des revendications territoriales, qui devaient reprendre mercredi entre la police, les protestataires, la province et Ottawa, allaient dans la bonne direction.

    Mardi après-midi, des membres du conseil du comté de Haldimand ont rencontré des leaders autochtones pour leur transmettre des excuses officielles pour les propos de Mme Trainer, et déclarer que la mairesse n'était désormais plus autorisée à parler publiquement au sujet de cette crise.

    «L'objectif du conseil est de trouver une solution pacifique, à long terme, au problème», a dit le maire adjoint Tom Patterson, qui a été nommé porte-parole officiel.

    Lundi soir, un groupe d'environ 500 citoyens excédés s'était approché des autochtones, leur lançant des insultes et réclamant la fin de leur occupation et la réouverture de la route. Une centaine d'agents avaient été nécessaires pour empêcher les manifestants de s'approcher des autochtones.

    Des occupants autochtones ont réagi mardi en disant que ces actions étaient alimentées par l'ignorance et la peur. M. Powless s'est dit confiant que la majorité des gens de Caledonia appuyaient l'occupation par les membres des Six Nations.

    Mais certains membres des Six Nations ont affirmé qu'ils ne feraient plus leurs emplettes à Caledonia.



    http://www.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2006/04/20060425-213002.html

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