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    Permis des forestières - Québec passe outre les Innus
    Édition du samedi 1er et du dimanche 2 avril 2006
     
    Montréal -- Québec a renouvelé hier les permis annuels des compagnies forestières qui exploitent le territoire des Innus de Pessamit en dépit de l'opposition de la communauté qui exige depuis des années d'être consultée et accommodée.
    Les autorisations émises ne portent cependant que sur un volume restreint de bois. D'ici à ce que la limite soit atteinte, les autochtones et les représentants des gouvernements provincial et fédéral poursuivront leurs discussions afin de s'entendre sur un processus de consultation et d'accommodement acceptable.
    Quelque 27 entreprises, dont Abitibi-Consolidated et Louisiana-Pacific, attendaient avec anxiété les permis qui leur permettront de poursuivre leurs coupes sur 75 000 km 2 de territoire sur la Côte-Nord. Les autorisations de 2005 venaient en effet à échéance hier, le 31 mars.
    «On ne voulait pas que l'activité économique soit paralysée», a souligné Mathieu Saint-Amant, attaché de presse du ministre des Ressources naturelles.
    Le Conseil de l'industrie forestière du Québec (CFIQ), qui représente les scieries et papetières de la région, a été quelque peu déçu de la décision des autorités.
    «C'est inhabituel, un permis de trois mois. Ça nous maintient dans une insécurité qui n'a pas de bon sens. Après le gouvernement nous dit d'investir !», a ragé le p.-d.g. Guy Chevrette.
    «On pense qu'on aurait dû avoir nos permis normaux, d'autant plus que la consultation se fait depuis le mois de janvier de manière assez soutenue et qu'on a fait tout ce qu'il fallait.»
     
    Québec a en outre réussi à fâcher les Innus, qui n'ont même pas été mis au courant des conditions de renouvellement des permis.
     

    En émettant des autorisations temporaires, le gouvernement s'est pourtant rendu à l'une de leurs demandes. «Ça démontre qu'on a un certain poids dans la balance», a reconnu leur représentante, Josée Robitaille.
     
    Le groupe du chef Raphaël Picard se donne quelques jours pour réfléchir aux prochains gestes à poser. Hier, Mme Robitaille disait toutefois qu'il était question de faire une demande de révision judiciaire pour faire annuler les nouveaux permis.
    Après 20 ans de pourparlers, les Innus de Pessamit se sont tournés vers les tribunaux l'an dernier afin de forcer le gouvernement du Québec à respecter son obligation constitutionnelle de les consulter et de les accommoder avant d'autoriser l'exploitation des ressources de leur territoire.
    Cette obligation a été confirmée par la Cour suprême du Canada dans trois affaires touchant des Premières Nations de l'Ouest canadien.
    La bande des 3600 Innus de Pessamit réclame déjà 3,1 milliards de dollars aux gouvernements du Québec et du Canada en dédommagement pour les travaux forestiers exécutés au cours des dernières décennies.
    Édition du samedi 1er et du dimanche 2 avril 2006
     
    Montréal -- Québec a renouvelé hier les permis annuels des compagnies forestières qui exploitent le territoire des Innus de Pessamit en dépit de l'opposition de la communauté qui exige depuis des années d'être consultée et accommodée.
    Les autorisations émises ne portent cependant que sur un volume restreint de bois. D'ici à ce que la limite soit atteinte, les autochtones et les représentants des gouvernements provincial et fédéral poursuivront leurs discussions afin de s'entendre sur un processus de consultation et d'accommodement acceptable.
    Quelque 27 entreprises, dont Abitibi-Consolidated et Louisiana-Pacific, attendaient avec anxiété les permis qui leur permettront de poursuivre leurs coupes sur 75 000 km 2 de territoire sur la Côte-Nord. Les autorisations de 2005 venaient en effet à échéance hier, le 31 mars.
    «On ne voulait pas que l'activité économique soit paralysée», a souligné Mathieu Saint-Amant, attaché de presse du ministre des Ressources naturelles.
    Le Conseil de l'industrie forestière du Québec (CFIQ), qui représente les scieries et papetières de la région, a été quelque peu déçu de la décision des autorités.
    «C'est inhabituel, un permis de trois mois. Ça nous maintient dans une insécurité qui n'a pas de bon sens. Après le gouvernement nous dit d'investir !», a ragé le p.-d.g. Guy Chevrette.
    «On pense qu'on aurait dû avoir nos permis normaux, d'autant plus que la consultation se fait depuis le mois de janvier de manière assez soutenue et qu'on a fait tout ce qu'il fallait.»
     
    Québec a en outre réussi à fâcher les Innus, qui n'ont même pas été mis au courant des conditions de renouvellement des permis.
     

    En émettant des autorisations temporaires, le gouvernement s'est pourtant rendu à l'une de leurs demandes. «Ça démontre qu'on a un certain poids dans la balance», a reconnu leur représentante, Josée Robitaille.
     
    Le groupe du chef Raphaël Picard se donne quelques jours pour réfléchir aux prochains gestes à poser. Hier, Mme Robitaille disait toutefois qu'il était question de faire une demande de révision judiciaire pour faire annuler les nouveaux permis.
    Après 20 ans de pourparlers, les Innus de Pessamit se sont tournés vers les tribunaux l'an dernier afin de forcer le gouvernement du Québec à respecter son obligation constitutionnelle de les consulter et de les accommoder avant d'autoriser l'exploitation des ressources de leur territoire.
    Cette obligation a été confirmée par la Cour suprême du Canada dans trois affaires touchant des Premières Nations de l'Ouest canadien.
    La bande des 3600 Innus de Pessamit réclame déjà 3,1 milliards de dollars aux gouvernements du Québec et du Canada en dédommagement pour les travaux forestiers exécutés au cours des dernières décennies.

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  • Glenn Canyon





    La sécheresse menace de nombreuses régions de notre planète. Mais parfois elle peut réveiller de vieux souvenirs et rendre heureux des nostalgiques.

    Aux Etats-Unis, dans l'Utah, le lac Powell a été créé artificiellement il y a une quarantaine d'années. Sur la rivière Colorado, il fallait maîtriser le débit de l'eau pour répondre notamment aux besoins croissants de villes champignons comme Las Vegas, Los Angeles et Phoenix.

    A l'époque, les écologistes s'étaient élevés contre cette réalisation pharaonique. Ce sont des dizaines de milliers d'hectares qui ont été engloutis pour permettre d'arroser des golfs, des terrains de football ou des piscines dans les villas.

    C'est une vie qui a disparu, les rares habitants du secteur ont du s'exiler et laisser sur place toute une histoire, une culture, celle des Indiens Anasazie, par exemple.

    Depuis quelques temps, la nature semble reprendre le dessus sur les ambitions des hommes. Le niveau de l'eau de Glenn Canyon a chuté de plus de quarante mètres remettant au jour les vestiges de la vie d'avant.

    Une vie qui peut remonter très loin puisque l'on a découvert des empreintes de dinosaures, des pièces archéologiques de plusieurs milliers d'années.

    Plus près de nous, Daniel Glick, un journaliste américain, a été témoin de retrouvailles d'anciens riverains avec les traces de leur enfance…

    "J'ai pu voir des endroits qui étaient complètement inondés pendant des dizaines d'années. Ca a baissé à peu près de quarante cinq mètres. Il y a des milliers d'hectares qui ont été redécouverts. Et j'ai vu des gens qui regardaient des ruines des Indiens Anasazies et ils m'ont raconté que quand ils étaient petits, leurs grands-parents ont vécu dans ce canyon. Ils disaient : c'était là la maison de ma grand-mère, c'est là que l'on jouait quand on était petit. Et ils ont pu revenir pour voir ça, c'était très touchant."

    Daniel Glick reste prudent sur l'avenir de Glenn Canyon et du Lac Powell. Car le risque est que sans débit suffisant, l'eau stagnante ne se transforme en vase.
    http://www.radiofrance.fr/chaines/france-info/chroniques/aventuriers/

    La terre nous en apprend plus long sur nous que tous les livres. Parce qu'elle nous résiste. L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle.


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  • Kulus - La Soeur de l'Oiseau-Tonnerre (grande version)

    ”kulus est la jeune soeur de l'Oiseau-tonnerre, d'une taille inférieure à celle de son frère aîné. Kulus n'a pas de plumes, mais son corps est recouvert d'un duvet épais, ces petites plumes molles qui poussent sous le plumage des oiseaux.

    Légende
    (version Matilpi)
    En prévision du Déluge, le chef Ma'amtagila construisit une maison étanche pour y accueillir son clan et échapper ainsi au désastre. Le clan fut ainsi épargné. Après plusieurs jours, le chef, qui avait emporté quatre oiseaux dans son refuge, les libéra un par un. Trois d'entre eux ne réapparurent jamais, mais le quatrième revint, portant dans son bec une brindille de cèdre vert, indiquant que le monde extérieur était à nouveau sûr et que les eaux avaient baissé.

    Le chef Ma'amtagila chargea alors ses fils de peupler le monde et prit la forme du Kulus surnaturel, avant de prendre son vol. Son esprit constructif et ses leçons instructives sont respectées encore aujourd'hui, selon le cérémonial d'usage.


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  • Comment la Tortue aida à construire notre terre

     

     

    Il y a fort longtemps, le Grand Esprit regarda la Terre qu'il avait créée à l'image de la vision qu'il avait eue et son coeur s'emplit de tristesse. Les minéraux, les plantes, les animaux et les humains avaient tous oubliés la loi de l'unité selon laquelle ils devaient vivre. Ils luttaient les uns contre les autres à propos de la moindre idée ou de la moindre action, et ils considéraient que les pouvoirs et les talents qui leur avaient été donnés leur appartenaient ; ils montraient jalousie, haine et cupidité. Le Grand Esprit jugea que la Terre ne pouvait continuer sur cette voie. Il tenta d'envoyer des messages à tous ses enfants, les conjurant de vivre mieux, mais seuls quelques-uns parmi les minéraux, les plantes et les animaux les entendirent. Les humains restèrent sourds. Aussi décida-t-il d'envoyer ceux qui n'écoutaient pas dans différents royaumes où ils entendraient et apprendraient les enseignements. Il appela tous les esprits de l'eau et ils descendirent ensemble sur la Terre. La pluie vint et déversa partout ses rivières. Les vagues s'élevèrent et submergèrent îles et continents. Seuls les minéraux et quelques plantes et animaux survécurent. Cependant le Grand Esprit était toujours aussi triste, car une Terre sans hommes n'était pas à l'image de la vision qu'il avait reçue.
    En haut, dans les nuages, vivait une femme esprit qui avait autrefois vécu sur la Terre. La plus grande partie de la vie s'était éteinte : elle n'avait plus rien à regarder, personne à aider, et elle se sentait seule. Elle demanda au Grand Esprit de lui envoyer un esprit mâle. Il en vit un, ils s'unirent et elle fut fécondée. L'esprit mâle s'en alla car il avait rempli son rôle. Elle était de nouveau seule dans les cieux.
    Les animaux sur la Terre étaient seuls eux aussi et ils désiraient ardemment une compagnie semblable à celle que les humains leur avaient dispensée dans les premiers temps, lorsqu'ils respectaient encore la loi de l'unité. Ils virent la femme dans le ciel et ils décidèrent de l'inviter à venir sur la Terre. Mais ils étaient perplexes parce qu'ils savaient qu'elle aurait besoin de terre ferme pour se déplacer et tout était inondé. Tandis qu'ils étaient rassemblés en conseil, assis sur quelques rochers qui émergeaient au-dessus des eaux, se demandant quoi faire, la Tortue géante vint et sortit sa tête de l'eau : "Amis, dit la Tortue, mon dos est large et fort. Peut-être la Femme du Ciel acceptera-t-elle de venir si je le mets hors de l'eau ; elle pourrait ainsi venir dessus et y rester.
    - Merveilleux, dit l'Ours, chef du conseil, ce serait la solution idéale. Nous lui demanderons de rester avec nous et d'avoir ses enfants ici ; ils grandiront parmi nous et tout jeunes apprendront l'harmonie dans laquelle ils doivent vivre. Et peut-être enseigneront-ils cela à leurs enfants."
    Les animaux dirent à la Tortue de sortir son dos de l'eau et, depuis leurs différents rochers, tous rampèrent dessus. Ils couraient ça et là, et sautaient, et bondissaient, et jouaient parce qu'ils étaient heureux d'avoir à nouveau un grand espace où marcher, et ils voulaient aussi être surs que tout ce mouvement n'incommoderait pas la Tortue. Ils savaient que les hommes feraient beaucoup plus de mouvements. Quand ils furent convaincus que c'était un foyer agréable, ils appelèrent la Femme du Ciel et lui demandèrent de descendre et de rester parmi eux. Elle accepta, heureuse de ne plus être seule désormais.
    Après être descendue, elle marcha tout autour du dos de la Tortue et vit que c'était vraiment une grande et belle maison. Cela lui prit plusieurs jours car la Tortue était très grande. Quand elle revint à l'est, d'où elle était partie, elle dit "Tortue, tu es un animal fort et courageux de m'offrir ton dos, ainsi qu'à tous les humains qui viendront de moi et de mes enfants. Si tu demeures notre maison pour toujours, tu ne pourras faire tout ce que font habituellement les tortues, aussi vais-je te venir en aide. Les animaux aquatiques vont aller chercher de la terre au fond de l'océan et ils me la rapporteront."
    Tous les animaux aquatiques plongèrent. Quelques-uns rapportèrent un grain de terre, mais cela ne suffisait pas. Enfin, alors qu'ils étaient tous sur le point d'abandonner, le rat musqué revint avec de la boue plein la bouche et, avant de s'effondrer, il la déposa aux pieds de la Femme du Ciel. Après avoir utilisé sa médecine pour ranimer le rat musqué, la Femme prit la terre et fit à nouveau le tour du dos de la Tortue. Tout en marchant, elle laissa tomber de la terre partout sur le dos. Quand elle revint à son point de départ, elle souffla le souffle de vie sur la terre et celle-ci se multiplia, couvrant tout le dos de la tortue.
    "Tortue, dit la Femme du Ciel, tu peux à présent retourner à ta vie. Mais en l'honneur du sacrifice que tu as consenti et que tu étais prête à faire, cette terre s'appellera l'Ile de la Tortue, et même si tu es avant tout une créature de l'eau, on pensera à toi comme à une créature de cette Terre, cette partie de la Terre."
    Et c'est ainsi que la Tortue devint le totem du clan de la Terre.

    auteur inconnu


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