• "Entre, mon Père, aujourd'hui avec moi en cette maison
    Je te montrerai les écrits, le supplice
    de mon peuple, de l'homme persécuté
    Je te montrerai les antiques douleurs."
    PABLO NERUDA, Chant général IV, II
    à Fray Bartolomé de Las Casas.
       On dit souvent que l'Amérique est un pays sans passé (le Nouveau Monde). Cette amnésie cache en fait un souvenir d'horreur : le continent américain moderne résulte des deux plus grands génocides de l'humanité; celui des Indiens et la Traite des Noirs. L'inconscient collectif américain en est peut-être imbibé : certains films hollywoodiens présentent la destruction de la terre par des extra-terrestres impitoyables. Par contre, en Europe qui des siècles durant en a bénéficié pour son développement, l'oubli est profond : cela est si loin...
     
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    "Indiens et Barbares"

       Ou voir chaque partie séparément :

    SOMMAIRE

    Introduction :
    Qui étaient les Barbares ?
    I. L'EUROPE À L'ASSAUT DU NOUVEAU MONDE.
    1/. Les Amérindiens précolombiens :
    a) Culture.
    b) Urbanisme.
    c) Artisanat et voies de communication.
    d) Agriculture et justice sociale.
    e) Médecine.
    f) Apports à l'Europe, origine et religion.
    2/. Christophe Colomb et sa prouesse :
    a) La non-Découverte de l'Amérique.
    b) Faire fortune à tout prix.
    c) Les crimes et le châtiment.
    d) Un imposteur donne son nom au continent.
    3/. L'accueil fait à l'homme blanc par les "Indiens".
    a) Les conquistadores pris pour des dieux.
    4/. Qui étaient les conquistadores.
    a) Origine et moeurs.
    b) Combats fratricides.
    5/. L'Église, Bouclier des Indiens.
    a) Attitude initiale des Dominicains et des Franciscains.
    b) Attitude de la Couronne d'Espagne.
    c) L'esprit de nation religieuse hérité de l'Islam.
    d) Canoniser Las Casas ?
    e) Las Casas dénonce le génocide amérindien.
    f) Las Casas d'abord conquistador.
    g) Las Casas à la tête de la défense des Indiens.
    h) Les Franciscains deviennent à leur tour défenseurs des Indiens.
    i) Les Jésuites suivent l'exemple au Brésil.
    j) Le génocide des îles Canaries préambule à celui des Amérindiens.
    II. L '"APOCALYPSE".
    1/. Le Dragon Wisigoth en Amérique Latine.
    a) Les bases "légales" du génocide.
    b) Sadisme, traîtrise et avidité.
    c) Les atrocités.
    d) Les Dix Plaies d'Égypte.
    2/. Le Dragon Angle en Amérique du Nord.
    a) Dès la naissance de la Nation Américaine...
    b) Des Droits de l'Homme... réservés aux blancs.
    c) L'extermination progressive.
    d) Paroles bafouées et massacres.
    e) Le bilan.


     

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  • À l'époque des premiers contacts avec les Européens, les peuples amérindiens du Canada échangent des fourrures contre des produits de fabrication européenne, dont diverses pièces de métal (p. ex. des haches, des couteaux en fer, des clous), de la corde et des vêtements usagés. Pendant cette période, le commerce des fourrures s'effectue surtout avec les pêcheurs qui débarquent le long des côtes pour y faire sécher leurs prises. Bien que ces échanges soient peu nombreux, les Européens réalisent des profits substantiels en raison de la faible valeur de leurs produits par rapport à celle des fourrures, vendues à prix fort sur le marché outre-Atlantique.

    Au cours du XVIe siècle, cependant, la TRAITE DES FOURRURES en vient à former une activité à part entière. Des bateaux spécialement affrétés sont envoyés le long de la côte atlantique avec des cargaisons de produits manufacturés. Il s'agit alors pour les Européens d'offrir les types de produits les plus en demande, qui rapportent le plus de fourrures et au meilleur prix.

    Dès le début, les haches de fer comptent parmi les objets les plus convoités. Elles sont importées au Canada français en quantité telle qu'elles vont littéralement pulluler dans de nombreuses régions du Sud de l'Ontario, jusqu'à devenir la première culture commerciale des défricheurs qui travaillent la terre. Pour fabriquer ces haches, on utilise une courte barre de fer qu'on plie autour d'un mandrin et dans laquelle on pratique une ouverture en forme de biseau. Les extrémités sont ensuite soudées et façonnées par martelage en une longue et lourde lame. Une mince pièce d'acier est généralement insérée dans la lame pour obtenir un tranchant bien aiguisé et durable.

    Bien que des générations d'enfants aient grandi avec l'idée que ces haches étaient des armes, des découvertes archéologiques laissent croire que ce sont surtout les femmes qui les utilisaient, notamment pour couper les branches et les arbustes et faire du feu. Elles servaient également, de toute évidence, à bien d'autres fins.

    Si la lourde hache française peut convenir aux besoins des peuples iroquois sédentaires, elle est beaucoup trop encombrante pour les chasseurs et les cueilleurs des forêts du Nord. Les Français introduisent alors la hache biscaïenne, plus légère et plus effilée. Celle-ci fait probablement son apparition vers la fin du XVIIe siècle, à l'époque où la COMPAGNIE DE LA BAIE D'HUDSON établit ses postes de traite à la baie James.

    De plus, si on parvient à situer l'introduction de ces différentes formes d'outils dans le marché, il devient possible de dater les sites archéologiques. Par exemple, les premiers fusils à silex dont la Compagnie de la baie d'Hudson fait le commerce à la baie James sont munis d'une platine et d'un chien plats. Cependant, comme on sait que le modèle Oakes pourvu d'un chien et d'une platine aux surfaces arrondies a fait son apparition dans le Nord-Ouest en 1682, on peut en déduire que tout site archéologique présentant le modèle Oakes est ultérieur à 1682.

    Les produits du commerce changent avec le temps. Même si ces changements ne sont pas toujours datés avec précision, on peut en retracer approximativement l'époque. On peut, par exemple, évaluer l'âge d'une collection de pipes de kaolin ou de bouteilles de verre à 10 ans près. Les perles de verre et les casseroles de cuivre restent beaucoup plus difficiles à dater, bien que certains indices soient révélateurs. Ainsi, les premières grandes perles en forme d'étoile ne sont associées qu'aux premiers établissements français, et il semble que les petites casseroles de cuivre aux parois verticales ne soient apparues que beaucoup plus tard, à l'époque où la Compagnie de la baie d'Hudson en assurait l'approvisionnement.

    Les peuples autochtones s'intéressent aux produits de fabrication européenne pour leur supériorité technologique : les fusils à silex, les haches en fer, les couteaux et les casseroles de cuivre sont tout simplement plus efficaces que les arcs et les flèches, les outils de pierre et les paniers d'écorce qu'ils remplacent. De même, pendant presque toute l'année, les vêtements de laine sont largement supérieurs aux vêtements confectionnés avec des peaux d'animaux. Mais le commerce ne se limite pas qu'à des produits utilitaires. Une pipée de tabac n'améliorait peut-être pas l'habileté du trappeur, mais elle le rendait probablement plus serein. Quant à sa femme et ses filles, elles auraient pu continuer à s'attacher les cheveux avec des bandes de cuir, comme l'avaient fait leurs aïeules depuis des générations, mais elles trouvaient les rubans aux couleurs vives plus attrayants.

    La quantité de biens importés au cours des premières années du commerce de la fourrure est impressionnante. Ainsi, en 1684, la Compagnie de la baie d'Hudson envoie 300 fusils à silex, 2000 haches de fer, 2160 pipes en kaolin, 3000 canifs et 5000 couteaux de boucher à son poste d'Albany. Les Anglais et les Français, éternels rivaux, dominent alors le commerce des fourrures. Les Français ouvrent la voie vers l'ouest, empruntant les anciennes routes ouvertes par les canots amérindiens.

    Même après la conquête de la Nouvelle-France, la rivalité commerciale se poursuit à mesure que les marchands de Montréal se dirigent vers l'ouest. À l'époque où le commerce est à son apogée, les marchands suivent la « route des voyageurs », un parcours bien établi qui s'étend de Montréal, sur le Saint-Laurent, jusqu'au fort Chipewyan, sur le lac Athabasca. Le commerce des fusils, des casseroles, des perles, des pipes, des vêtements de laine, des couvertures, en échange des fourrures, a permis l'ouverture de la moitié d'un continent et a donné au Canada sa configuration essentielle.

    Auteur WALTER A. KENYON


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  • Association Chaveta/Jéromine Pasteur - BP 24 - 91071 Bondoufle cedex - info@chaveta.org
    Bonjour à tous,
    Quelques nouvelles de forêt

    Après bien des combats et des émotions, Shirampari et les siens vont pouvoir obtenir un territoire indépendant et décider de leur avenir sans avoir à obéir aux autorités assez largement "perturbées" de la vallée du Cutivireni.
    Voilà un rêve proche de sa réalisation qui redonne confiance en eux aux Ashaninkas de la communauté de Parijaro.
    Conséquences de tout cela : de nombreuses familles vivant plus hauts en montagne se sont ralliées à Shirampari et l'union faisant la force, nous avons grand espoir que les bûcherons illégaux ne reviennent pas dans la région à la fin de la saison des pluies.
    Nous en saurons plus en mai.

    Mais dés maintenant, nous sommes face à un autre sujet important.
    L'école "Chaveta-Parijaro" a formidablement fonctionnée. Nos 36 élèves ne savent pas encore lire et écrire, évidemment, mais le bonheur pour enfants et parents que cette école a généré est purement extraordinaire.
    Et plusieurs de ces mêmes familles qui se rallient à Shirampari nous demandaient, au mois de janvier dernier, une école Chaveta. Nous ne pouvions réfléchir trop longtemps. L'année scolaire commence la troisième semaine de mars. Il fallait sélectionner des professeurs Ashaninkas et organiser leur départ.

    Nous avons dit oui pour deux nouvelles écoles.

    Quelle émotion!
    Et quel stress!


    Il va falloir trouver les fonds nécessaires.

    Il faut 5000 euros pour le fonctionnement de base d'une seule école.
    Et cette année ça n'est plus une mais trois écoles que nous devons faire vivre.
    Les frais de l'élaboration et du suivi de la "cegecom", de la formation des professeurs et des visites trimestrielles du ministère de l'éducation pourront, nous l'espèrons, être regroupés.

    Les Ashaninkas de Parijaro reprennent vraiment confiance en leur avenir. Ils ont besoin de nous pour faire grandir plus encore leurs nouveaux espoirs.
    Nous ne devons pas les décevoir, après cette belle année 2005, ce serait trop cruel.

    Alors j'espère de vos nouvelles et très vite un peu de votre soutien à nos amis de la Grande Forêt.

    Pasonki, merci,

    Amitiés, Jéromine


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  • comment fure crees les saisons
    ceux ci viens du site indiansoul.http://www.indiansoul.be.cx/
    allez zi faire un tour vous ne le regretterai pas!
     
    cela a été écris par le vieuxbuck sur indian soul , je le salut bien ainsi que le responsable de l association indiansoul. merci pour votre acceuil!
     

    Il y a bien longtemps, Ours Blanc avait jeté son manteau sur la vieille Terre-Mère pour la réchauffer et pendant qu’il soufflait son haleine froide sur toute la terre, les chevreuils et les orignaux avaient perdu leurs bois.

     

    On n’entendait plus le chant des oiseaux depuis très, très longtemps, et l’on ne se rappelait même plus que l’oie blanche et l’outarde étaient venues se reposer près du fleuve qui maintenant semblait gelé en permanence.

     

    Un petit lièvre vint trouver Siguan qui, assis près d’un petit feu tiède, au creux d’une petite vallée, tentait de se réchauffer. Petit lièvre en grelottant et gémissant de froid expliqua à Siguan qu’il n’avait jamais connu autre chose que le gel, tellement cela durait depuis longtemps.

     

    Cette nuit-là, Siguan eut une vision, aussi au matin il demanda à petit lièvre de rassembler des amis afin de tenir conseil.

     

    Assis autour du feu, les animaux écoutèrent Siguan leur raconter qu’il avait eu la vision que la belle saison était retenue quelque part. Aussi d’un commun accord, les animaux partirent en compagnie de Siguan et ils marchèrent pendant 4 lunes.

     

    Ils arrivèrent à la limite des grandes neiges et au fond d’une vallée, ils virent un tee pee installé sur de l’herbe bien verte.

     

    Siguan dit au corbeau d’aller voir ce qui s’y passait en regardant par le trou à feu. Corbeau s’envola et revint au bout d’un moment en disant : « J’ai vu un sac étrange, suspendu au tee pee et de ce sac s’échappent des chants d’oiseaux… ».

     

    C’est bien ma vision dit Siguan, la belle saison y est emprisonnée.

     

    Coyote, viens avec moi, tu cours assez vite et tu es assez malin. Pendant que je parlerai avec l’homme, vole le sac que tu donneras ensuite au renard qui lui en courant le donnera au loup qui saura le porter hors de vue.

     

    Le plan était au point, Siguan descendit rencontrer l’homme qui était entrain de préparer un repas.

     

    Qui es-tu, questionna l’homme en enchaînant, que veux-tu ? Tu dois venir de très loin ?

     

    Je viens des terres gelées et je suis venu me réchauffer. Profites-en dit l’homme, car je garde bien la belle saison ici dans un sac magique. Et si quelqu’un veut la prendre, il devra m’affronter et me tuer.

     

    Pendant qu’ils parlaient, le coyote sournoisement s’empara du sac magique et en bondissant, détala à toutes pattes.

     

    L’homme qui l’avait vu, partit en courant derrière lui pour le rattraper, mais le coyote remis le sac au renard qui le remit au loup qui disparut en descendant une colline.

     

    Attends, dit Siguan au vieil homme, j’y vais à ta place, laisse-moi attraper le voleur. Le vieux suivit le conseil de Siguan qui fit semblant de vouloir rattraper le loup et revint vers l’homme en disant n’avoir pas couru assez vite.

     

    Que vais-je devenir se lamenta l’égoïste ?

    C’est bien bon pour toi, tu ne pensais qu’à toi.

     

    Siguan partit rejoindre ses amis qui l’attendaient à la limite des grandes neiges. Siguan prit le sac dans ses mains, détacha un peu la lanière de cuir qui refermait le sac et avança vers la neige qui fondait au fur et à mesure que Siguan avançait. Derrière chaque pas, l’herbe verdissait, les fleurs poussaient.

     

    Le coyote, après un temps, se plaignit que les cailloux lui faisaient mal aux pattes et qu’il était plus doux de marcher sur la neige.

     

    Rendu dans leur pays, le loup dit : « Nous n’avons peut-être pas besoin de la belle saison ? ». Le chevreuil et l’orignal proclamèrent une opinion bien contraire car ils appréciaient bien l’herbe verte.

     

    Siguan réfléchit longuement et proposa un compromis. Il proposa donc d’ouvrir le sac pendant 20 lunes et de le refermer pendant 20 autres lunes.

     

    L’outarde et l’oie blanche ne furent pas d’accord à revoir le froid et la neige.

     

    Siguan dit alors :  «  Lors de la période froide, partez vers le sud et revenez après 20 lunes ». L’orignal demanda aussitôt, comment saurons-nous que la saison chaude reviendra ?

     

    Vous le saurez dit Siguan lorsque vous verrez arriver l’oie blanche et l’outarde et lorsqu’elles repartiront, chacun saura que l’eau va geler.

     

    Et moi dis Ours blanc, qu’est ce que je fais ? Toi aussitôt que l’oie et l’outarde seront parties, tu souffleras ton haleine froide pour les aider à descendre vers le sud et tu étendras ton manteau blanc sur la Terre-Mère pour la réchauffer.

     

    Et moi, demande Vent du Sud ?  Toi répondit Siguan, tu souffleras ton chaleureux message à Ours Blanc aussitôt que l’outarde et l’oie décideront de revenir. Ainsi Ours blanc pourra reprendre son manteau et la vieille terre mère pourra s’éveiller.

     

    Ours noir qui n’avait pas dit un mot pendant toute la queste distribua de la graisse à tous les animaux en leur recommandant d’en manger pendant la saison froide pour se réchauffer.

     

    Aussitôt, tous les animaux de la terre appelèrent Siguan par son vrai nom. Ils le nommèrent ODZIOZO lorsqu’il agit comme bon génie et aujourd’hui nous l’appelons aussi Kluskabe.

     

    Et depuis ce temps, à la pleine lune de février, le loup hurle à tout vent en espérant aviser Vent du Nord et Vent du Sud que nous sommes à la mi-saison.

     

    Vieux Buck


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  • la légende de la femme bison blanc

    Il advint que deux jeunes hommes avaient été envoyés par le conseil des Sans Arcs en éclaireurs pour trouver le bison. Ils eurent l'apparition d'une femme d'une beauté exceptionnelle habillée d'atours magnifiques. Elle portait sur son dos un fagot. Elle était si pale et en même tant si rayonnante, son visage était d'une telle perfection, que les deux hommes en furent éblouis.

    Comme ils la regardaient, elle leur parla en ces termes : "J'appartiens au peuple du bison. J'ai été envoyée sur cette terre pour m'entretenir avec votre peuple. Vous devez maintenant remplir un devoir important qui est d'adresser un message essentiel aux vôtres.

    Rendez-vous auprès de votre chef et dites-lui d'ériger le tipi du conseil au centre du campement. Placez la porte de celui-ci, de même que l'entrée du village, face à l'est. Dispersez des feuilles de sauge à la place d'honneur. Derrière le foyer, ramollissez la terre et donnez-lui la forme d'un carré à l'arrière duquel vous poserez un crâne de bison. A l'arrière de celui-ci, édifiez un petit râtelier. J'ai des choses de la plus grande importance à dire a votre peuple et me rendrai dans votre village à la pointe du jour."

    Pendant qu'elle parlait, l'un des deux hommes tomba sous le charme et la désira à tel point que, lorsqu'elle eut fini, au grand dam de son compagnon il tenta de la séduire.  Dans l'instant on entendit un coup de tonnerre et ils furent enveloppés d'un nuage. Au fur et à mesure que celui-ci se dissipait l'éclaireur qui restait vit la superbe jeune femme qui se tenait debout, impassible, alors qu'à ses pieds gisait un squelette. Elle l'enjoignit alors de retourner à son village et de porter son message à son peuple.

    Dès que l'éclaireur arriva au camp, il raconta à son chef "Buffalo Who Walks standing upright", c'est à dire le "Bison qui marche debout sur les jambes arrières", ce qu'il avait vu et lui transmit le message comme elle le lui avait ordonné. Le peuple, très ému par la perte de l'éclaireur, était très excité à l'idée de cette mystérieuse visite. On fit savoir qu'il fallait  préparer cette visite selon des modalités particulières et tout fut fait comme Wohpe l'avait demandé. On désigna des jeunes hommes vertueux pour l'escorter jusqu'au tipi. Dès la tombée du jour, un grand nombre de personnes s'étaient déjà rassemblées autour du tipi du conseil pour attendre son arrivée.

    Au moment où le soleil se levait à l'est, la jeune femme apparut. Ces atours étaient les mêmes que lors de son apparition aux éclaireurs mais, au lieu d'un fagot, elle tenait dans sa main droite un tuyau de pipe et dans la gauche le fourneau qui était de couleur rouge. Elle s'avança lentement et se dirigea vers le tipi du conseil. Elle y entra avec une certaine majesté, et faisant le tour par la gauche, elle s'assit à la place d'honneur. C'est alors que le chef lui souhaita  la bienvenue.

    Il dit à son peuple combien celui-ci avait de la chance que Wakan Tanka lui ait envoyé cette  femme si belle qu'ils accueillaient en soeur. Il s'adressa alors à elle et lui dit que ses frères et soeurs étaient prêts à entendre son message.

    Wohpe se leva, et tout en tenant la pipe, s'adressa à l'assemblée. Elle lui dit combien Wakan Tanka était satisfait des Sioux et combien elle était fière en tant que représentante du peuple des bisons d'être leur soeur. Elle dit encore que c'est parce qu'ils avaient été loyaux et respectueux, qu'ils avaient fait triompher le bien du mal et respecté l'harmonie contre la discorde que les Sioux avaient été choisis pour recevoir la pipe au nom de toute l'humanité. Celle-ci serait le symbole de la paix et devrait être utilisée comme tel entre les hommes et les nations. Fumer la pipe signifiait créer un lien de confiance et permettrait au chaman d'entrer en communion avec Wakan Tanka. Elle se tourna ensuite vers les femmes auxquelles elle s'adressa comme à des soeurs. Elle leur dit qu'elles étaient destinées à porter le poids de grandes difficultés et de nombreuses peines mais que  leur grande bonté  les destinait à réconforter les autres en période de grande douleur. C'étaient à elles de maintenir la permanence de la famille en donnant naissance aux enfants, en les élevant, en les habillant et en les nourrissant tout en restant fidèles à leurs époux. C'est ainsi que Wakan Tanka avait organisé leur vie et les soutenait dans la douleur.

    Elle s'adressa ensuite aux enfants comme à ses petits frères et petites soeurs. Elle les invita à respecter leurs parents car ceux-ci avaient fait bien des sacrifices pour qu'il ne leur arrive que du bien.

    Aux hommes, elle parla comme si elle était leur soeur. Elle leur dit que toutes choses dont ils dépendaient venaient de la terre, du ciel et des quatre vents. La pipe qu'elle tenait devait servir à offrir sacrifices et prières à Wakan Tanka pour le remercier des bienfaits de cette vie. Il ne fallait pas négliger de le faire chaque jour. Elle dit encore qu'ils devaient être bons et aimants pour leurs femmes et leurs enfants car ceux-ci étaient des êtres fragiles.

    Pour finir, elle s'adressa au chef auquel elle expliqua comment se servir de la pipe et comment en prendre soin.  Du fait de sa position, il était de son devoir de la protéger et de la respecter, la nation vivait en effet au travers de ce calumet. C'était un instrument sacré permettant de protéger le peuple pendant les temps de guerre, de famine, d'épidémie ou d'autres calamités. Elle enseigna à Buffalo Who Walks standing upright ce qu'il fallait savoir pour n'utiliser la pipe qu'à juste titre avant de lui faire la promesse qu'au moment opportun les Sioux auraient la révélation de Sept cérémonies sacrées auxquelles il faudrait se plier : "La purification", "La quête de la vision", "La danse face au soleil", "Le lancer de la balle", "Devenir une femme bison", "Devenir parent" et "La possession du fantôme".

    Elle resta quatre jours. Avant de les quitter, elle dit au chef combien Wakan Tanka était satisfait de son accueil et combien elle était heureuse d'être sa soeur.

    C'est alors qu'elle prit de la bouse de bison pour allumer le calumet et qu'elle l'offrit au ciel, à la terre puis aux quatre vents avant d'en tirer une bouffée et de la tendre au chef de la nation. Quand celui-ci eut également tiré une bouffée elle annonça que sa mission venait de prendre fin. Sur ces entre faits elle déposa la pipe contre le râtelier  et quitta  le tipi sans escorte.

    En sortant du tipi elle fit le tour de celui-ci par la gauche en marchant lentement. Elle quitta le village et tandis que chacun regardait sa silhouette diminuer lentement, elle se transforma aux yeux de tous en un veau blanc. C'est ainsi que Wohpe, la fille du soleil et de la lune, s'en est retournée sur la terre pour enseigner l'Humanité. On la connaissait  sous le nom de "la Belle". Quant aux chamans, ils l'appelaient Wohpe.


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