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Attawapiskat à Toronto
Attawapiskat à Toronto
Mise à jour le jeudi 27 novembre 2008 à 12 h 02
Une classe portative à Attawapiskat
Les jeunes d'Attawapiskat, une communauté autochtone établie à une dizaine de kilomètres de la côte ouest de la baie James, se sont déplacés par dizaines à Toronto à un forum sur l'éducation pour attirer l'attention sur leur combat pour obtenir une nouvelle école.
Dans cette communauté où 70 % des élèves quittent l'école avant la 8e année, les participants au forum estiment que le gouvernement fédéral les a abandonnés.
Les terrains de l'ancienne école ont été contaminés par un déversement de diesel et les cours se donnent depuis huit ans dans des classes mobiles. Cette solution avait pourtant été présentée comme une mesure temporaire.
Une élève d'Attawapiskat décrit sa classe en disant qu'il y fait très froid, qu'il y a des souris, des plafonds fissurés et que les toilettes sont à l'intérieur des salles de classe.
Le député néo-démocrate fédéral de Timmins Baie-James, Charlie Angus, trouve la situation déplorable: « Pourquoi il y a deux standards d'éducation en Ontario? », s'interroge-t-il. M. Angus croit que l'absence d'une école convenable est en partie responsable du taux de décrochage scolaire élevé dans la communauté. Parce que cela envoie aux élèves un message que leur éducation n'est pas importante.
Le projet de construction pour une nouvelle école a été mis de côté l'an dernier par le ministre fédéral des Affaires indiennes Chuck Strahl.
Le député néo-démocrate provincial, Gilles Bisson, propose la création de commissions scolaires autochtones, afin que ceux-ci prennent les décisions qui les concernent en matière d'éducation.
Le ministre réagit
Le ministre des Affaires indiennes et du Nord, Chuck Strahl
Le déplacement d'élèves d'Attawapiskat vers Toronto aura fait réagir le ministre Strahl. Par voie de communiqué, il a rappelé que l'ancienne école d'Attawapiskat sera démolie et que le site sera décontaminé.
Le ministre Strahl souligne aussi qu'Ottawa a injecté plus de 5 millions de dollars dans les classes mobiles et l'agrandissement de l'école secondaire. Enfin, selon le communiqué, un groupe de travail composé de représentants d'Attawapiskat et du ministère prépare actuellement des options de financement.
Le rôle de Strahl
Mais une déclaration récente du directeur général régional délégué du Nord de l'Ontario pour le ministère des Affaires indiennes et du Nord Joseph Young a causé une surprise de taille. En entrevue au Daily Press de Timmins, le fonctionnaire a déclaré que le ministre Strahl ne détient aucun pouvoir quant à la construction ou non d'une école dans une communauté autochtone.
Classe primaire à Attawapiskat
Selon M. Young, la décision d'accorder ou non du financement pour des projets dans les communautés relève des subdivisions régionales du ministère. Joseph Young affirme avoir visité Attawapiskat en avril, avoir visité deux classes mobiles et ne pas y avoir remarqué de dommages structurels.
Ce constat contraste avec les rapports de plusieurs journalistes qui ont visité la communauté et qui ont rapporté une détérioration des locaux, des sorties de secours sont souvent gelées en hiver, des fondations endommagées, des fenêtres qui ne ferment pas et des fentes dans les cloisons.
Confronté à ces observations, M. Joseph a précisé que sa visite avait été rapide, avant d'insister sur le montant que fournit le ministère des Affaires indiennes et du Nord à la communauté d'Attawapiskat.
Radio-Canada.ca avec Timmins Daily Press
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