Les membres de la famille de Claude Hubert ont toujours su qu'ils étaient d'origine algonquine. À la fin des années 1980, ils tentèrent de faire reconnaître leur identité par l'administration des Affaires indiennes. En vain. Commencèrent alors des années de recherches patientes, et souvent décourageantes, dans les archives officielles. En 1999, Claude Hubert se faisait confier, par plus de cent cinquante personnes, le mandat d'explorer les avenues pouvant conduire à la reconnaissance de leurs droits ancestraux. En 2001, Rémi Savard joignait ses compétences aux siennes et ce, jusqu'à ce qu'ils en viennent à la rédaction de ce livre.

Cette recherche nous apporte les preuves que les Algonquins de l'actuelle région de Trois-Rivières sont les descendants de ceux que les Français rencontraient, au XVIIe siècle, à l'embouchure du Saint-Maurice, leur lieu de rassemblement annuel. Elle révèle la persistance, malgré les politiques d'assimilation et de marginalisation, d'une communauté forte de sa culture et de sa mémoire. En conjuguant sources écrites et sources orales, les auteurs parviennent à soulever le voile tiré, souvent volontairement, sur l'histoire de ces Algonquins et, du même coup, sur celle du Québec.

Ce livre « … traite, pour la première fois d’autochtones qui ne sont pas reconnus comme étant des Indiens au sens de la loi, malgré toutes leurs tentatives, et qui n’habitent pas dans une réserve. Or, il existe une croyance au Québec à l’effet que les autochtones ne vivent que dans les réserves et qu’il n’y a pas de métis. Ces deux phénomènes seraient réservés à l’Ouest. Il nous apparaissait vital de rendre les faits publics, non seulement pour les Algonquins, mais pour l’histoire du Québec ». (Sylvie Vincent citée par Madame Estelle Zehler dans Le Devoir, 3 et 4 juin 2006 : G5) Lire l'article au complet