• Les deux parties au conflit à Caledonia tentent de calmer le jeu

    La foule en colère qui a lancé des invectives à des autochtones qui occupent depuis deux mois un chantier de construction, à Caledonia en Ontario, lundi soir, a été décrite comme un incident isolé mardi par les deux parties au conflit, qui tentaient de restaurer la paix au sein d'une communauté divisée et effrayée.

    Mais malgré les propos rassurants, il était clair mardi que tout ne va pas pour le mieux entre les résidants de Caledonia et leurs voisins autochtones.

    Certains des protestataires qui ont décidé de revendiquer un territoire de 40 hectares dont ils soutiennent avoir été dépossédés illégalement ont évoqué la possibilité de boycotter les entreprises locales. Et les propos controversés de la mairesse n'ont rien fait pour apaiser les tensions.

    Deux protestataires ont vertement reproché à la mairesse du comté de Haldimand, Marie Trainer, d'avoir déclaré en entrevue à CBC que les résidants étaient pénalisés financièrement par l'occupation et qu'ils ne reçoivent pas automatiquement de l'argent à tous les mois.

    «Comment est-ce que mon peuple reçoit de l'argent automatiquement? Comment? Répondez. Répondez!» a lancé le porte-parole autochtone Clyde Powless à la mairesse abasourdie en lui pointant son doigt dans la figure. «Je suis profondément attristé par ce que vous avez dit à propos de mon peuple qui attend un chèque mensuel. Je suis en colère contre vous et je ne veux plus jamais vous adresser la parole.»

    M. Powless est ensuite retourné vers les barricades que les Six Nations ont érigées jeudi dernier sur une route après l'intervention de la police pour tenter de déloger les occupants. La manoeuvre avait échoué lorsque des centaines d'autochtones étaient arrivés en renfort pour soutenir les protestataires.

    Mme Trainer s'est justifiée en disant: «Il fallait qu'ils sachent ce que les gens de Caledonia pensent. Je dois défendre les intérêts de mes gens, tout comme ils défendent leurs intérêts.»

    À Toronto, le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, a appelé les résidants à garder le calme et à faire preuve de patience, parce que les pourparlers pour la levée du blocus de Caledonia et le règlement des revendications territoriales, qui devaient reprendre mercredi entre la police, les protestataires, la province et Ottawa, allaient dans la bonne direction.

    Mardi après-midi, des membres du conseil du comté de Haldimand ont rencontré des leaders autochtones pour leur transmettre des excuses officielles pour les propos de Mme Trainer, et déclarer que la mairesse n'était désormais plus autorisée à parler publiquement au sujet de cette crise.

    «L'objectif du conseil est de trouver une solution pacifique, à long terme, au problème», a dit le maire adjoint Tom Patterson, qui a été nommé porte-parole officiel.

    Lundi soir, un groupe d'environ 500 citoyens excédés s'était approché des autochtones, leur lançant des insultes et réclamant la fin de leur occupation et la réouverture de la route. Une centaine d'agents avaient été nécessaires pour empêcher les manifestants de s'approcher des autochtones.

    Des occupants autochtones ont réagi mardi en disant que ces actions étaient alimentées par l'ignorance et la peur. M. Powless s'est dit confiant que la majorité des gens de Caledonia appuyaient l'occupation par les membres des Six Nations.

    Mais certains membres des Six Nations ont affirmé qu'ils ne feraient plus leurs emplettes à Caledonia.



    http://www.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2006/04/20060425-213002.html

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