Le vendredi 12 septembre 2008

 

 

Une centaine d'autochtones ont manifesté pacifiquement pour attirer l'attention sur le manque de financement des écoles dans les communautés amérindiennes.

Michel Lafleur, LeDroit

 

 

  
 
 
 
Une centaine d’autochtones de Kitigan Zibi à Maniwaki, de Wemontaci et de Manawan ainsi que de Wendake, ont manifesté devant les bureaux du ministère des Affaires indiennes et du grand nord du Canada, hier matin, à Gatineau.

 

Le groupe voulait profiter de la campagne électorale fédérale en cours pour attirer l’attention sur le manque de financement des écoles dans les communautés amérindiennes.

 

Organisée en collaboration avec le Conseil en éducation des Premières Nations, la manifestation s’est déroulée pacifiquement.

 

Le chef de la communauté algonquine de Kitigan Zibi, Gilbert Whiteduck, a rappelé que le gouvernement fédéral est responsable du financement de l’éducation chez les Amérindiens. « La formule de financement n’a pas changé depuis les années 1980. Nous, on veut que nos écoles soient au même niveau que les autres écoles du Québec. Nous avons été patients et diplomates trop longtemps. C’est fini la diplomatie, il faut des gestes concrets car l’éducation est la base du développement de nos communautés », a déclaré M. Whiteduck.

 

La directrice de l’Éducation de Kitigan Zibi, Anita Tenasco, a expliqué que l’école de la réserve algonquine manque de fonds pour offrir tous les services nécessaires et pour embaucher suffisamment de professeurs pour combler les besoins.

 

« Nous accueillons 250 élèves de notre communauté et aussi du Lac Barrière mais nous ne disposons que de cinq millions $ alors qu’il faudrait sept millions $ pour répondre aux besoins de nos jeunes », a déclaré Mme Tenasco.

 

Selon les autochtones, la formule actuelle de financement ne prévoit rien pour l’intégration des technologies dans les écoles, rien pour les bibliothèques scolaires, ni la formation professionnelle et les activités parascolaires.

 

Aucun financement n’est prévu pour l’enseignement post-secondaire non plus.

 

Le député bloquiste de Gatineau, Richard Nadeau, est venu appuyer les manifestants. « Le Bloc québécois a toujours été favorable à l’amélioration des conditions de vie des premières nations. Nous avons lancé le débat sur l’équité des services pédagogiques et nous trouvons inacceptable que le gouvernement du Canada ne veuille pas investir davantage dans l’éducation des autochtones. Tous les citoyens devraient avoir droit à une éducation de qualité mais il y a encore de la discrimination », a dénoncé M. Nadeau.