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    Attawapiskat : aide d'urgence et indignation

    Mise à jour le mercredi 30 novembre 2011 à 0 h 06 HNE
      |  Radio-Canada avec La Presse Canadienne
     

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    Intérieur d'une habitation d'Attawapiskat Intérieur d'une habitation d'Attawapiskat

    La grave crise du logement qui secoue la communauté autochtone d'Attawapiska, au point de nécessiter l'assistance de la Croix-Rouge, suscite l'indignation de l'opposition à Ottawa.

    La communauté de près de 2000 habitants située sur la côte ouest de la baie James vit une grave pénurie de logements qui force des dizaines de personnes à dormir dans des tentes, des cabanes en bois non isolées et des roulottes de chantier abandonnées, sans eau potable et électricité. Le conseil de bande a déclaré l'état d'urgence, et le Nouveau Parti démocratique décrie la situation depuis des semaines.

    En Chambre, le gouvernement conservateur s'est défendu d'abandonner les habitants à leur sort.

    « Quand ce gouvernement dépense 50 000 $ par habitant dans ce village - plus de 90 millions de dollars [depuis 2006], ce n'est pas un gaspillage. » — Le premier ministre Stephen Harper

    « Et nous nous attendons à ce qu'on atteigne des résultats, et nous travaillerons avec les communautés pour assurer des résultats », a déclaré le premier ministre Stephen Harper lors de la période de questions aux Communes, mardi.

    Des propos qui ont fait bondir l'opposition, qui voit dans ce commentaire une accusation à peine voilée de mauvaise gestion des fonds publics.

    Les libéraux estiment plutôt que le gouvernement a abandonné ses communautés autochtones. Le chef intérimaire de la formation, Bob Rae, a notamment déploré de « voir [des] gens qui n'ont pas d'aménagements, qui n'ont pas de chauffage, qui n'ont pas les conditions absolument primordiales pour la population du Canada ». « Quand le gouvernement va-t-il prendre ses responsabilités qu'il a dans la Constitution et dans la moralité? », a-t-il lancé.

    « Pourquoi laisse-t-il la Croix-Rouge faire le travail? », a de son côté demandé le leader parlementaire du NPD, Joe Comartin.

    Revenant à la charge avec l'argument financier, Stephen Harper a rétorqué que « l'argent n'est pas la seule solution ».

    Pour l'opposition, l'heure n'est pas à débattre des finances d'Attawapiskat. « Ce qui importe en ce moment, c'est la situation du logement des enfants, des femmes et des hommes qui sont dans une situation de crise ! », a argué le président adjoint du caucus du NPD, Peter Julian.

    Le premier ministre et le ministre des Affaires autochtones, John Duncan, ont tous deux déclaré que les responsables examinaient la situation.

    L'aide de la Croix-Rouge arrive à Attawapiskat. L'aide de la Croix-Rouge arrive à Attawapiskat.

    La Croix-Rouge au secours de la communauté

    La Croix-Rouge est intervenue pour venir en aide aux résidents de la petite communauté. Un avion cargo affrété par l'organisme a atterri en soirée avec plus de 125 sacs de couchage ainsi que des chaufferettes portatives, alors que les températures avoisinent les 15 degrés sous zéro.

    Ses travailleurs visiteront également les maisons pour évaluer les besoins et établir les priorités. Si l'organisme compte accorder une aide d'urgence, il veut aussi répondre aux besoins à plus long terme.

    Une équipe des Mesures d'urgence de l'Ontario est aussi sur place pour évaluer la gravité de la crise.

    Située à plus de 700 kilomètres au nord de Timmins, seuls des avions peuvent se rendre dans la communauté d'Attawapiskat, rendant difficile et dispendieux le transport de matériaux. Une route de glace rend par contre le transport en voiture possible quelques mois par année en hiver.

    Des maisons condamnées à Attawapiskat Des maisons condamnées à Attawapiskat (archives)   © Claude Gagnon

    Deux millions supplémentaires

    Plus tôt cette semaine, Ottawa s'est par ailleurs engagé à verser 2 millions de dollars de plus pour aider la réserve, à la condition que le conseil de bande mette sur pied un projet détaillé de construction de nouvelles maisons.

    La semaine dernière, la chef du conseil de bande d'Attawapiskat, Theresa Spence, soutenait que cet argent lui avait été promis, ce que niait le gouvernement.

    Selon des données du ministère des Affaires autochtones, le conseil de bande d'Attawapiskat a reçu, depuis 2006, un peu plus de 3 millions de dollars spécifiquement pour le logement, et 2,8 millions pour les infrastructures. En tout, la communauté a reçu environ 90 millions de dollars depuis cette période, selon le gouvernement.

    L'an dernier, un rapport de vérification des investissements fédéraux pour le logement dans les réserves révélait une surveillance insuffisante de la part du gouvernement quant à la façon dont cet argent est dépensé.

    Le rapport de vérification indiquait qu'il « reste des lacunes pour assurer que la bonne gouvernance, la gestion des risques et le cadre de contrôle » permettent l'atteinte des résultats. Il concluait aussi que les fonds destinés au logement sont attribués en utilisant de vieux cadres de référence, augmentant ainsi les risques qu'ils ne représentent plus les besoins réels.

    Selon les états financiers de la réserve, celle-ci accuse un déficit de plus de 11 millions de dollars.

    Attawpiskat n'est pas la seule communauté autochtone du Nord ontarien éprouvée par d'importants problèmes de logement. Il y a quelques semaines, Kashechewan et Fort Albany ont elles aussi déclaré l'état d'urgence.

    Le premier ministre Harper a accepté de rencontrer le chef national de l'Assemblée des Premières Nations, Shawn Atleo, plus tard cette semaine. Les deux hommes discuteront, entre autres, des besoins criants de ces communautés.

    Nycole Turmel à AttawapiskatLa chef intérimaire du Nouveau Parti démocratique, Nycole Turmel, s'est rendue dans la communauté d'Attawapiskat pour y constater les conditions de vie des habitants dans la réserve. Nycole Turmel dénonce le laisser-aller des deux paliers de gouvernement. « C'est inacceptable de voir de telles conditions de vie au Canada », déclare-t-elle. Selon cette dernière, c'est grâce à son parti si la réserve à l'ouest de la Baie James est désormais sur la sellette. « Nous avons posé des questions, exigé des actions. Ce n'est pas pour du capital politique, mais pour aider des Canadiens à vivre de façon décente », dit-elle.
     
     
    IL Y A UNE QUESTION QUE JE ME POSE ? COMENT UN PAY COMME LE CANADA LAISSE TRAINER CA PENDANT AUTANT DE TEMPS ! LES DROITS DE L HOMME EST BAFOUER ARF !

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