• Nouvelle bisbille Québec-Ottawa

    Nouvelle bisbille Québec-Ottawa
    Mario Cloutier
    La Presse

    Sans déterrer la hache de guerre, Québec et Ottawa se toisent une fois de plus dans le délicat dossier des affaires autochtones.
    Devant la Cour supérieure, les Innus de Pessamit (Betsiamites) et Québec ont convenu hier de se rencontrer jeudi au sujet d'une consultation sur le renouvellement des permis de coupes forestières sur 75 000 km² de la Côte-Nord.
    Le gouvernement fédéral refuse d'adhérer à la démarche puisque, dit-il, les ressources naturelles sont de compétence provinciale
    «On ne veut vraiment pas créer de précédent», avoue le procureur du fédéral, Éric Gingras. En observant la discussion Québec-Innus, plutôt que d'y participer, Ottawa se réserve aussi une marge de manoeuvre face à nombre d'autres revendications autochtones au pays qui pourraient s'inspirer de ce qui se passe présentement au Québec.
    Travaillant «main dans la main» avec les représentants des Innus sur une éventuelle entente de dernière minute, le procureur du gouvernement québécois, Patrice Peltier-Rivest, s'est dit «consterné» par l'attitude fédérale qu'il qualifie de tentative de «niveler vers le bas» la future consultation Québec-Pessamit.
    Dans ce dossier, le gouvernement québécois tient compte du plus récent avis de la Cour suprême, l'arrêt Haïda, affirmant que les gouvernements ont une «obligation constitutionnelle de consulter et d'accommoder» les autochtones, dans le domaine des ressources naturelles, notamment.
    À Ottawa, il en va tout autrement. Aux prises avec des dizaines de tables de négociation autochtones, le gouvernement fédéral tente de gagner du temps face à ses propres obligations.
    Néanmoins, la compagnie Kruger, qui possède deux contrats de coupes forestières en territoire revendiqué par Pessamit, se dit satisfaite de l'état des échanges entre Québec et les autochtones, qui ne portent pas toutefois sur l'île René-Levasseur, objet d'un autre litige.
    «C'est une excellente nouvelle, affirme le porte-parole Jean Majeau. Nous avons toujours voulu tenir compte des préoccupations des Innus dans nos activités forestières.»

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