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Le chef de l'Assemblée des Premières Nations, Ghislain Picard
| L'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) profite de la présence au Canada du représentant des Nations unies (ONU) sur le droit au logement convenable pour rappeler les besoins criants des autochtones en cette matière.
Selon l'organisme, la politique de logement du ministère des Affaires indiennes est un échec total. Il estime en effet qu'il faudrait investir 1,5 milliard de dollars et construire 8500 nouvelles unités, dont 3500 logements sociaux, pour atténuer la crise.
Selon le chef de l'APNQL, Ghislain Picard, la forte croissance démographique des autochtones amplifie leurs problèmes de surpopulation. M. Picard affirme que seulement 15 % des besoins sont comblés. « On se retrouve tout le temps à pelleter par en avant et on va toujours reporter à plus tard les besoins qui sont criants aujourd'hui », dit-il.
Sensibilisation aux problèmes de Kitcisakik
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Maison de Kitcisakik
| En compagnie de Ghislain Picard, un représentant de la réserve de Kitcisakik, en Abitibi-Témiscamingue, James Papatie, a rencontré le représentant de l'ONU pour lui dresser un portrait de la pauvreté dans laquelle vivent les membres de sa communauté. « On vit dans un des meilleurs pays en terme de droits, du respect des droits de la personne, et on vit une situation de pauvreté. On n'a même pas l'électricité, l'eau, des maisons adéquates. Il ne pensait jamais qu'il y avait une communauté qui pouvait vivre comme ça au Canada », commente-t-il.
Les 400 membres du village de Kitcisakik, situé à 100 kilomètres de Val-d'Or, vivent dans de petites maisons sans électricité, sans eau courante et sans toilettes. Un projet de construction d'un nouveau village au coût de 120 millions de dollars suit toutefois son cours.
La Côte-Nord
Sur la Côte-Nord, on estime qu'il faudrait construire au moins 900 unités de logements et rénover une multitude de maisons autochtones. La communauté montagnaise de Sept-Îles-Malioténam, qui compte 2300 habitants, nécessite à elle seule 300 nouveaux logements. Le financement est toutefois insuffisant.
« Cette année, c'est une année exceptionnelle, on a construit 50 maisons. Mais les montants pour faire des maisons, on a le droit je crois à 20 par année à construire, selon les budgets du conseil de bande et des subventions qu'on reçoit », affirme le vice-chef de la communauté, Mike McKenzie.
En trois ans, la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL) a permis la construction de 600 unités de logements dans les réserves. Un fonds de 300 millions de dollars sera disponible en avril pour y favoriser l'accès à la propriété. De plus, l'APNQL a approché la SCHL pour mettre en place un vaste plan d'action pour les prochaines années. http://www.radio-canada.ca/regions/abitibi/2007/10/12/004-logement-autochtones.shtml |