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    Les Chefs des Premières Nations formant l’Alliance stratégique innue, Raphaël Picard (Pessamit), Jean-Charles Piétacho (Ekuanitshit), Georges-Ernest Grégoire (Uashat mak Mani-Utenam), Réal McKenzie (Matimekush-Lac John) et George.-C.S. Bâcon (Unamen Shipu) ont refusé d’assister aujourd’hui au dévoilement du « Plan Nord » et pressent le gouvernement de respecter ses obligations à leur égard. « Le gouvernement ne nous a pas consultés, alors qu’il en a l’obligation. On ne lui signera certainement pas un chèque en blanc pour exploiter nos territoires  », déclare le Chef Raphaël Picard.

    Aucune véritable consultation
    Les Chefs innus déplorent que, malgré les promesses faites, le gouvernement n’ait encore manifesté aucune réelle intention de les consulter selon les critères dictés par la Cour suprême du Canada. « Comment croire le premier ministre aujourd’hui quand il affirme vouloir nous consulter alors qu’il ne l’a pas encore fait depuis tout ce temps? », soutient le Chef Jean-Charles Piétacho. « Nous ne sommes pas contre le développement, mais quand il concerne notre territoire, nous devons être pleinement impliqués. Nous exigeons des relations de nation-à-nation, de gouvernement à gouvernement », ajoute le Chef Réal McKenzie.

    Consentement requis
    Les Innus vivant au Québec forment un peuple distinct, possédant des droits non-éteints sur un immense territoire nommé « Nitassinan » (notre territoire, en langue innue). Malgré des négociations qui perdurent depuis 30 ans, aucun traité n’a encore été conclu avec les gouvernements, contrairement aux nations crie, inuite et naskapie. « Notre message est clair : nous avons des droits qui exigent notre consentement pour tout projet de développement territorial sur nos terres ancestrales, affirme le Chef George.-C.S Bâcon. Le Gouvernement du Québec nous promet, entre autres, 251 millions par période de cinq ans pour le prolongement de la 138 à l'Est de Kégaska, ce qui est une bonne nouvelle même si cette demande d’Unamen Shipu ne faisait pas initialement partie du Plan Nord, s'inscrivant dans une démarche distincte. Pour tout le reste, il est évident que la démarche entreprise par le gouvernement du Québec devra se faire dans le respect des droits ancestraux et issus de traités. »

    Les Innus ont subi des injustices historiques à cause, entre autres, de la dépossession de leurs terres, territoires et ressources, ce qui les a empêchés d’exercer, notamment, leur droit au développement conformément à leurs propres besoins et intérêts. Dans ce contexte, et en l’absence d’un traité entre les Innus et les gouvernements du Québec et du Canada, nous ne pouvons qu’insister sur l’importance pour notre nation de participer à la mise en œuvre et à l’évaluation des plans et programmes national et régional susceptibles de nous toucher directement. Pour le Chef Georges-Ernest Grégoire, « Les Innus ont le droit de définir et d’établir des priorités et des stratégies pour la mise en valeur et l’utilisation de leurs terres ou territoires et de leurs ressources naturelles. Particulièrement, avant l’approbation de tout projet ayant des incidences sur le Nitassinan notamment en ce qui concerne la mise en valeur, l’utilisation ou l’exploitation de nos ressources minérales ou hydroélectriques – comme par exemple, celui du projet hydroélectrique sur la Petite Meticana – le consentement innu est essentiel. »

    En conclusion, le Chef Grégoire est d’avis que « rien dans le Plan Nord ne peut porter atteinte à l’obligation constitutionnelle du Québec de mettre en place des mécanismes efficaces visant à assurer une réparation juste et équitable pour toute activité de développement sur les terres et ressources naturelles innues. De même, des mesures adéquates devront être prises pour en atténuer les effets néfastes sur les plans environnemental, économique, social ou culturel. »

    Les cinq communautés signataires de cette Alliance représentent quelque 9 500 Innus, soit environ 70 % de la population globale des communautés innues au Québec. Leur territoire commun (Nitassinan) couvre 460 000 km2, au Québec et au Labrador.

    SOURCE: http://cardinalcommunication.com/index.php?option=com_content&view=article&id=547%3Aalliance&catid=22%3Ainfopremieresnations&Itemid=62&lang=fr


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  • Mon nom est Ta'Kaiya Blaney. Je suis 10-ans. Je vis dans North Vancouver et je suis de la nation Sliammon. Mon nom signifie «l'eau spéciale."

    ... Je vous écris pour vous parce que la Société Enbridge prévoit de construire un pipeline à partir des sables bitumineux de l'Alberta à Kitimat, en Colombie-Britannique. J'ai pensé qu'il serait très risqué pour notre littoral, j'ai écrit une chanson intitulée "Shallow Waters" sur un déversement de pétrole qui se passe dans les eaux peu profondes.

    Vous allez débattre du projet de loi C-606 bientôt, si une élection n'est pas déclenché, ce qui serait l'interdiction des pétroliers à partir de notre côte nord-ouest. Je suis de partage de vidéos de musique ma chanson et un message personnel pour vous encourager à voter en faveur du projet de loi.

    Aujourd'hui c'est l'anniversaire de l'Exxon Valdez en Alaska. Même aujourd'hui, 22 ans plus tard, le pétrole reste encore à quelques centimètres sous la surface de l'eau.

    Avec cette chanson, je l'espère pour encourager les fonctionnaires du gouvernement, les gens de la Colombie-Britannique, et de personnes à travers le monde se rendra compte les dangers de la pollution par les hydrocarbures, remplacer les emplois qui détruisent l'environnement avec des emplois qui contribuent à l'environnement. Je demande du gouvernement et des entreprises responsables comme vous changer vos plans arrêter la circulation des pétroliers sur la côte de la C.-B. et dans les eaux du monde entier.
    S'il vous plaît n'hésitez pas à partager ma lettre et de la vidéo avec les autres.

    Toutes mes relations,
    Ta'Kaiya Blaney


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  •  - Les Innus de Uashat mak Mani-Utenam ont refusé, vendredi, d'endosser l'Entente ITUM-Hydro-Québec 2011 dans une proportion de 59,2 %.

    Le vote de consultation populaire s'est déroulé conformément au Code électoral des Innus de Uashat mak Mani-Utenam a fait savoir la communauté par voie de communquié.

    Une entente de principe entre le Conseil de bande de Uashat Mani-Utenam (ITUM) et Hydro-Québec avait été signée en janvier dernier. Elle portait sur les lignes de transports du projet hydroélectrique Romaine. Au total, les différentes mesures financières s’élèveraient à un montant de 80 M $ et Hydro-Québec s’engageait à octroyer pour 45 M $ en contrat à des entreprises d’ITUM. La communauté devait être consultée avant la signature de l’entente finale.

    Le Chef Georges-Ernest Grégoire a déclaré que la situation serait évaluée au cours des prochains jours. «Je suis d'avis que la démocratie implique la responsabilité des Innus de Uashat mak Mani-Utenam de s'informer, d'évaluer et d'exprimer ultimement leur opinion sur les démarches du Conseil par un vote de ratification.»

    Le Chef de la communauté innue a invité la population à travailler dans le respect des vues des uns et des autres, afin de poursuivre les objectifs de développement dans l'intérêt des familles et des enfants.

    source : http://fr-ca.actualites.yahoo.com/des-innus-refusent-lentente-avec-hydro-20110415-183618-714.html

    autre article a lire : http://www.edmontonjournal.com/news/Quebec+Innu+reject+hydro+deal/4625252/story.html

    http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/actualites/national/archives/2011/04/20110415-203035.html

     

    BRAVO ! CHAPEAU!  POUR VOTRE COMBAT

    FRED

    A SUIVRE ..........


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  • Autochtones - D'itinérants de l'âme à jeunes nomades innus de l'espoir

    Armand MacKenzie - Innu 31 mars 2011
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    Photo : Adelard Joseph
    Les Young Innu Cultural Health Walkers, menés par Michel «Le Géant» Andrew, à leur arrivée dans la communauté innue d’Uashat, samedi dernier.
    Il y a quelques années, au palais des Nations unies à Genève ainsi qu'à Londres, j'ai participé au lancement d'un rapport d'enquête accablant d'une organisation non gouvernementale, Survival International, qui faisait état des relations troubles entre le Peuple innu et le Canada. Sur fond d'images de jeunes Innus inhalant des vapeurs d'essence, menaçant de s'enlever la vie — images qui ont vite fait le tour du monde —, nous dénoncions alors dans ce rapport intitulé Le Canada: la mort programmée des Innus la situation désespérée de nos jeunes Innus vivant dans nos communautés et l'ensemble des actions gouvernementales et des institutions religieuses qui ont eu pour effet de créer un état de dépendance totale chez un peuple autrefois autonome. Aujourd'hui, cependant, c'est d'espoir que je veux vous parler.

    C'est en toute humilité, un peu comme de jeunes Gandhi en marche pour leur liberté vers l'océan Indien, que de jeunes marcheurs innus ont cheminé du Labrador jusqu'à Sept-Îles sur la Côte-Nord, en passant par Saint-Augustin, en Basse-Côte-Nord.

    Guidés et inspirés par leur leader, un jeune Innu du Labrador, Michel Andrew — surnommé «le Géant» en raison de sa taille —, ils ont entamé leur périple sur le territoire innu de leurs ancêtres, l'année dernière à Sheshatshiu, près de Goose Bay et l'ont poursuivi, cet hiver, dans le village innu de Pakuashipu, marchant sur la route blanche, pour le terminer, la semaine dernière, sous un beau soleil printanier à Uashat.

    Lutte contre le diabète

    Habillés de blanc, tels des caribous, à la file indienne, avec leurs toboggans, se levant tôt le matin, parcourant le pays innu, Nitassinan, jusqu'à la tombée du jour, montant et démontant leurs tentes, ces jeunes Innus — les Young Innu Cultural Health Walkers — n'ont pas marché pour être populaires, mais tout simplement pour une cause: lutter contre le diabète, omniprésent chez les Innus, et promouvoir l'activité physique auprès de notre peuple.

    Luttant contre leurs propres démons de l'intérieur — si nombreux dans nos réserves indiennes — d'itinérants de l'âme, ils sont devenus de jeunes nomades innus de l'espoir. Accueilli en héros dans ce chapelet de petits villages sur la côte, le groupe de Michel «le Géant» Andrew a réveillé, parmi plusieurs d'entre nous (j'en suis certain), la fierté et l'espoir d'être autochtone, et ce, tant auprès des jeunes que des plus âgés. Encore plus, ils donnent l'exemple que par l'effort, le courage et la détermination nous pouvons en tant que peuples autochtones faire face à nos problèmes, les aborder de front, trouver les solutions qui s'imposent — certaines plus simples et d'autres parfois plus complexes.

    Utilisant les réseaux sociaux, tel Facebook, nos nomades de l'Internet ont su insuffler un vent d'espoir en restant branchés, de façon régulière, avec ceux et celles qui ont suivi leur quête. Leur démarche et leur message — tout comme celui du chirurgien innu, le Dr Stanley Vollant, qui a entrepris son propre «Compostelle innu» — sont simples: marcher et marcher encore, comme nos parents l'ont fait, de la côte du Labrador jusqu'aux confins du pays innu, pour démontrer que la meilleure façon de s'en sortir chez nous est de redoubler d'ardeur en apprenant tous les jours, en travaillant fort et en restant en forme le plus longtemps possible afin d'apporter quelque chose à sa communauté, à sa nation.

    Hommes libres

    Écoutant les récits de vie de ma mère crie-innue de 86 ans, l'aînée du village à Schefferville, me parlant de sa jeunesse, se levant «à la barre du jour» pour casser la glace de l'eau du lac Nitshikun, dans la région de la Caniapiscau, afin de préparer le thé du matin, travaillant tout le long de la journée, à pratiquer la pêche blanche, préparant les peaux de caribous — si peu nombreux à l'époque, un peu comme aujourd'hui —, je n'ai pas pu m'empêcher de constater que c'est dans les démarches les plus simples que des individus réalisent de grandes choses, pourvu qu'ils restent fidèles à celles-ci chaque jour de leur vie.

    Pendant plusieurs années, avant les routes, les trains et les avions, ma mère, comme d'autres Innus, a parcouru le territoire innu de la Côte-Nord jusqu'aux limites de la baie James et de la côte du Labrador, au vieux poste de traite de Davis Inlet, en passant par Churchill Falls jusqu'à Moisie, près de Sept-Îles sur la Côte-Nord. Pour survivre, sa famille a surmonté la famine, la fatigue, les portages, les distances, le froid, le soleil, le vent grâce à la solidarité, l'ingéniosité et à la discipline de son peuple. Dans cette transhumance humaine, ma mère comme d'autres héros innus de l'époque ont vécu, malgré tout, des jours heureux, en hommes libres sur leur territoire.

    C'est un peu tout cela que ces jeunes marcheurs innus ont réalisé en plongeant, comme l'on plonge dans une tente tremblante innue, dans leur identité culturelle. Ils nous ont donné l'espoir que les choses peuvent changer dans nos villages autochtones: que nous pouvons lutter contre l'oisiveté, la drogue, la négligence, la violence, l'alcool et l'abus dans nos familles. Ces jeunes nous ont permis de rêver et d'espérer que les jours de famine de l'âme innue seront bientôt derrière nous.

    Un seul homme, tel un géant de sa culture, Michel Andrew, a su inspirer d'autres jeunes comme lui en marchant seul la première année, d'abord de Sheshatshiu à Natuashish au Labrador, accompagné par une dizaine de jeunes durant la deuxième année pour son voyage vers Saint-Augustin, en Basse-Côte-Nord, et maintenant marchant, vers Uashat, avec à ses cotés des centaines d'individus qui cherchent à surmonter un passé colonial, rêvant de liberté et d'être meilleurs comme êtres humains, comme Innus... Parce qu'innu veut tout simplement dire «être humain»: comme vous, comme moi.

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    Armand MacKenzie - Innu
     

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